On s'y flingue en citant Dostoïevski, on y pratique le cannibalisme et la greffe de nageoire sur être humain, et l'eau potable est devenue rarissime. No future ? Bien au contraire. Car Animal'z annonce aussi la possibilité d'une osmose pleine de promesses entre l'homme et l'animal. Un sauvetage mutuel par la prise de conscience d'une interdépendance féconde. Le salut, enfin, par la «planétologie», mot que Bilal propose pour remplacer celui d'«écologie», «qui s'est malheureusement usé alors que la cause est essentielle : l'homme a traversé le XXe siècle avec une arrogance sidérante vis-à-vis de la nature», dit-il. Ainsi, avec Animal'z, voici venu le temps du respect. Et celui d'une expérience ultime pour l'homme. «Dans quelques années, prophétise Bilal, nous ferons de la plongée sous-marine dans un corps de dauphin...» Si ce que dit cette Cassandre se révèle vrai, comme toujours, alors cette fois, notre futur s'annonce radieux. (Christophe Ono-dit-Biot - Le Point du 12 mars 2009)

Mais après les douze ans que lui ont pris sa tétralogie du «Monstre», une fiction sur l'art et les totalitarismes, Bilal revient avec cette curieuse réflexion sur l'écologie, qu'il préfère qualifier de «planétologie : c'est le mot bien plus beau que je propose pour remplacer celui d'écologie, qui s'est malheureusement usé alors que la cause est essentielle». Par ailleurs, il a abandonné les peintures scannées pour en faire des cases de bandes dessinées, et revient au dessin pur, «crayon noir gras, un peu de pastel, et du blanc pour rehausser». (Laure Garcia - Le Nouvel Observateur du 12 mars 2009)

Présentation de l'éditeur

"Je confirme.

Le sel de l'eau de mer brûle

tout sur son passage.

Il pénètre et tétanise les tissus

et les organes de toutes parts,

cerveau y compris.

Mais je confirme aussi, on s'y fait. "

Dans ce monde dont on ne sait trop s'il est l'émanation d'une histoire parallèle ou simplement le récit de notre futur, le dérèglement climatique s'est brutalement généralisé. La catastrophe porte un nom : le Coup de Sang. Sur la planète dévastée, martyrisée, l'eau potable est soudain devenue un trésor, et la survie individuelle l'obsession de chacun. Désormais, les transports sont rares et dangereux, les communications aléatoires. Seuls quelques Eldorados très isolés, refuges protégés par leur situation géographique particulière, ont réussi à préserver un semblant d'ordre social. On ne peut les rejoindre que par la mer, immense; l'unique milieu naturel, peut-être, qui conserve quelque chance de perdurer en ces temps d'incertitude absolue... Tel est le décor, fascinant, qui sert d'écrin à Animal'z, le nouveau récit futuriste d'Enki Bilal. Fidèle à ses thèmes de prédilection (la fiction conjecturale, en étroite résonance avec les convulsions et les névroses collectives de notre présent), l'auteur de LA TRILOGIE NIKOPOL explore les conséquences possibles des dommages infligés au climat, dans un registre graphique nerveux qui comblera les attentes de ses très nombreux fidèles. Déroutant, surprenant, passionnant : un one-shot d'une centaine de pages à savourer sans retenue. Du très grand Bilal.

Né en 1951 à Belgrade en Yougoslavie.

Arrive en France à l'âge de dix ans.

Principaux ouvrages en bande dessinée :

LA TRILOGIE NIKOPOL,

LA TÉTRALOGIE DU MONSTRE

et avec Pierre Christin

FINS DE SIÈCLE

Auteur de trois films :

BUNKER PALACE HOTEL,

TYKHO MOON,

IMMORTEL AD VITAM

Scénographies pour la scène et nombreuses expositions à travers le monde.